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mande sont encore la mesure de la valeur respective de ces divers métaux.

La monnaie qui exprime cette différence doit être d’une exactitude rigoureuse, autrement il en résulterait des pertes considérables pour le pays. On serait exactement dans la même position où l’on est dans celui qui a une monnaie forte et une monnaie faible. Comme la monnaie forte est fondue, et que la monnaie faible reste seule dans la circulation, de même, si la proportion de l’or et de l’argent n’était pas bien fixée, si l’argent était évalué trop haut et l’or trop bas, l’or sortirait de la circulation, et l’argent seul ferait les fonctions de monnaie, ce qui jetterait le désordre dans les échanges et dans toutes les transactions sociales.

La même rectitude n’est pas nécessaire pour la monnaie de cuivre, parce qu’elle ne sert qu’aux appoints et à quelques opérations du commerce en détail, parce que son usage est très-borné, et ses résultats de peu d’importance.

La difficulté de fixer les rapports de l’or et de l’argent, de les préserver de la variation de leur prix vénal, et, par conséquent, de soustraire à la fonte celui dont la valeur monétaire est inférieure à sa valeur vénale, a fait naître l’opinion qu’un droit de monnayage préviendrait ce grave inconvénient. Cette opinion est fondée ; mais n’est-elle pas balancée et même réfutée par dès considérations d’un ordre plus élevé, et sans contredit, plus décisif ?