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profits du capital et de la rente de la terre ; il n’y aurait donc de changé, en remplacent le travail de l’homme par celui des machines, que l’espèce des consommateurs, et j’ose dire que ce changement serait avantageux sous tous les rapports au pays et à l’état.

La classe qui vit des profits du capital, et de la rente de la terre, n’a pas besoin de se livrer à un travail qui absorbe toutes ses facultés, elle cultive les sciences et les arts, fait faire des pror grès rapides à la civilisation, honore et illustre la société civile, est à la fois la force, la gloire et l’ornement de son pays. Ce n’est que par la réduction des classes qui vivent de salaires, et par l’extension de celles qui vivent des profits du capital et de la rente de la terre, que les peuples modernes prospèrent, améliorent leur condition sociale, et accomplissent les nobles destinées de l’espèce humaine. On juge de cette progression par la proportion de la population des villes avec celle des campagnes. Plus l’une l’emporte sur l’autre, plus un pays est aisé, riche et puissant. Qu’est-ce donc qui donne aux villes la supériorité sur les campagnes, si ce n’est la multitude et la perfection de leurs machines que ne peuvent obtenir les campagnes.

Toute la question de l’utilité absolue ou relative des machines, se réduit donc à savoir s’il vaut mieux pour un pays conserver les classes qui vivent de salaires que de les réduire pour accroî-