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2°. Le capital prêté est sujet à de continuelles variations ; il passe sans cesse d’une main à l’autre, et, dans cette mobilité fugitive, on ne peut le saisir sans des vexations ruineuses pour le contribuable et peu profitables pour l’état.

Enfin, le capitaliste peut soustraire son capital à la contribution en le faisant passer dans les pays où il n’y est pas assujetti, et cette faculté doit inspirer de justes craintes aux gouvernemens, qui ne peuvent pas ignorer que le capital cultive la terre, emploie le travail et a la plus grande part à la production. Une taxe qui ferait sortir le capital du pays dessécherait toutes les sources de la richesse, et ne serait pas moins funeste à l’état qu’aux peuples.

De toutes ces réflexions, il me semble qu’on peut conclure avec quelque confiance que le prêt à intérêt joue dans l’économie politique un rôle beaucoup plus important qu’on ne le suppose ordinairement, et qu’il mérite que les gouvernemens lui donnent beaucoup plus d’attention qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici.


L


LETTRES DE CHANGE. — C’est un mode de liquider lies dettes actives et passives du commerce sans le secours de la monnaie, ou du moins avec très-peu de monnaie.

Ainsi un commerçant de Paris, à qui un com-