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le cas contraire il est élevé, d’où il résulte encore que la monnaie qui ne contribue en aucune manière à l’abondance du capital, est entièrement étrangère à la fixation de l’intérêt du prêt.

Une seconde cause concourt encore à régler l’intérêt du prêt. C’est le plus ou moins de profit que donne l’emploi du capital prêté : dans les pays où le capital abonde, on regarde l’intérêt du prêt, comme la moitié des profits du capital.

Enfin la troisième cause qui influe sur l’intérêt du prêt, est la solvabilité de l’emprunteur, sa moralité et la facilité qu’on a de le contraindre au paiement de l’intérêt et au remboursement du capital.

Quand on réfléchit sur la nature du prêt à intérêt, sur les actes variés qui règlent cet intérêt, et sur les obstacles qui peuvent entraver son exécution, on a de la peine à comprendre quels motifs humains et sociaux ont pu déterminer certains pays à prohiber ce genre de contrats. Comment n’a-t-on pas vu que celui qui peut faire des économies n’en fera pas, s’il ne veut pas où s’il n’est pas en état d’en faire l’emploi ; et s’il ne lui est pas permis d’en confier l’emploi à celui qu’il juge capable d’en tirer un bon parti et qui consent à le faire participer aux bénéfices de cet emploi ? Dans ce cas la prohibition du prêt à intérêt étouffe une branche importante du capital, arrête les progrès du-travail, l’accroissement de ses produits et de l’aisance particulière et générale.