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pouvaient pas s’élever, car on n’aurait pas pu les payer.

Ce n’est que depuis que les consommateurs ont eu plus d’aisance, par les travaux de l’industrie et du commerce que les grains se sont élevés à un prix jusqu’alors inconnu, et dès ce moment on a recherché les moyens d’arrêter leur élévation avec autant de soin qu’on en avait mis à la produire. La prime a été supprimée, le monopole a été modifié ; mais on n’en est pas plus avancé, et l’on n’a pas plus réussi à maîtriser la hausse que la baisse. On reste toujours placé dans la funeste alternative de la baisse des grains malgré le monopole, et par conséquent de la ruine du cultivateur, ou de la cherté des grains par leur rareté, et par conséquent de la redoutable misère du consommateur.

On n’échappera à l’une et à l’autre calamité ni par la liberté générale du commerce des grains qui dessécherait jusque dans sa racine la branche la plus productive de la richesse de chaque peuple, et prodiguerait les richesses de la civilisation aux peuples les moins civilisés ; ni par un monopole qui ruine le consommateur sans enrichir le producteur, ni par des primes d’exportations qui ajoutent encore aux désastres du monopole. Il n’y a de remède actuel contre de si déplorables résultats que dans une bonne loi d’entrepôt qui maintienne l’équilibre entre le producteur et le consommateur, et les préserve égale-