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En France l’importation des grains étrangers ? a été presque toujours prohibée, et, par conséquent, l’approvisionnement du marché national réservé exclusivement au producteur national. On se flattait que le monopole assurerait au cultivateur un bon prix, de ses grains, et que ses profits l’engageraient à maintenir l’abondance du marché. C’était sacrifier le consommateur au producteur ; sacrifice imprudent, mais qui ne doit pas étonner dans des siècles d’ignorance et surtout à des époques où le producteur disposait du pouvoir, ou du moins exerçait sur lui une influence irrésistible.

Qu’en est-il résulté ?

L’avantage que le monopole devait assurer au producteur ne s’est pas réalisé ; le monopole n’a pas fait hausser le prix des grains ; ils sont restés à bas prix ; le cultivateur n’en a produit que la quantité nécessaire à la consommation, quantité insuffisante dans les années de disette ; d’où sont résultés la détresse du cultivateur, l’indigence du consommateur et la misère générale.

Tous les écrivains ont été frappés de ces résultats, mais ils ont été hors d’état de les expliquer. Ils n’ont pas pu comprendre comment le monopole est impuissant sur le prix des grains. Ils ont vainement multiplié les conjectures ; le problème est resté insoluble.

L’Angleterre n’a pas été plus heureuse, quoi-