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est d’obtenir le plus de produits avec le moins de consommation, ou, ce qui est la même chose, de faire plus d’ouvrages avec moins d’ouvriers. C’est, en effet, à ce but que tendent les progrès du travail, les découvertes des sciences, l’invention des machines y le perfectionnement des arts et tous les efforts de la civilisation.

Jusqu’à quel point ce concours de causes et de combinaisons rendent-ils inutile la progression de la population ? Peu importe ; ce qu’il y a de certain, c’est que la richesse peut faire d’immenses progrès sans aucun accroissement de la population ; et, par conséquent, un peuple pourrait atteindre au terme de la production des grains sans épuiser la source de ses richesses. C’est altérer les principes de l’économie politique que d’établir entre la population, les subsistances et les richesses des rapports de proportion qui les tiennent dans une dépendance mutuelle. La population et les subsistances peuvent s’accroître pendant des siècles sans, que la richesse en soit augmentée d’un centime ; comme aussi la richesse peut s’accroître indéfiniment avec la même population et les mêmes subsistances. On pourrait en trouver un exemple frappant dans l’état des peuples nomades et de la population de la, Chine. Les uns et les autres multiplient au delà des bornes de la production des subsistances, et cependant ils ne peuvent arriver à la richesse ; et tout ce qu’ils peuvent espérer, c’est que celle