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surmontable, mais qui s’évanouit par la libre fixation du prix des grains. Comme il est toujours déterminé par les proportions des besoins de la consommation et des ressources de l’approvisionnement, il règle nécessairement la portion qui peut être prise sur l’approvisionnement ; plus le prix hausse, plus la consommation doit diminuer ; et plus elle diminue, plus elle se rapproche de l’approvisionnement ; alors la souffrance est plus ou moins grande, mais on échappe au fléau de la famine.

Cette théorie, enseignée par tous les bons écrivains, n’a cependant été accueillie et pratiquée par aucun gouvernement. Ont-ils donc appris par l’expérience qu’elle est erronée ou illusoire ? Non. On serait bien plus fondé à croire qu’ils n’ont pas eu le courage de la faire exécuter ; du moins est-il certain que les mesures qu’ils lui ont préférée allaient contre leur but.

On a toujours supposé que la cherté et la famine étaient occasionées par le haut prix des grains, que l’avidité des commerçans y avait la plus grande part, et qu’on ne pouvait en préserver les peuples que par la prohibition de ce commerce, ou par des entraves qui le rendissent à peu près impossible. C’est dans cette pensée et dans ce-sens qu’on a conçu la législation des grains et les mesures des gouvernemens dans les temps de disette.

Mais on a de la peine à comprendre comment