peuples industrieux et commerçans, on a compris qu’il se détruit en se généralisant, s’énerve par sa progression et s’épuise par ses propres efforts. S’il convient en effet à un pays d’approvisionner les marchés des autres peuples, et de les repousser de ses marchés, les autres peuples ont les mêmes intérêts et les mêmes droits, et doivent, par leur exclusion mutuelle et réciproque, se restreindre au marché national.
Réduit à ces termes, le système prohibitif isole les peuples, resserre leurs relations commerciales dans d’étroites limites, rend inutiles leurs progrès et leurs supériorités dans tous les genres de production, et les prive de tous les avantages qu’ils auraient recueillis de leurs échanges.
L’Angleterre qui avait si long-temps mis à profit le système prohibitif, et qui lui doit ses immenses richesses, a, la première, aperçu la crise qu’allait opérer dans son commerce la généralisation du système prohibitif, et elle a pu craindre qu’il ne lui fût aussi funeste qu’il lui avait été propice. Dans cette position difficile et délicate, elle a fait de, nécessité, vertu ; elle paraît disposée à l’abandonner, et ce qui doit paraître assez singulier, elle essaie de s’en faire un mérite aux yeux des autres peuples ; peu s’en faut qu’elle ne se flatte de leur persuader qu’elle leur fait un sacrifice de ses intérêts. Mais on peut lui prédire qu’elle n’abusera personne ; le tardif hommage qu’elle rend aux principes de la liberté du commerce des peu-