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passer, et cette lutte est le plus sûr garant de leur perfectionnement indéfini et de toutes les prospérités sociales.

Il importe surtout que la taxe protectrice ne soit que temporaire, et finisse au moment où l’industrie nationale est en état de soutenir la concurrence de l’industrie étrangère, ou a perdu l’espoir d’y parvenir. L’intérêt du consommateur doit être l’objet et le but de la prohibition publique, parce qu’il sympathise avec tous les intérêts, et n’est jamais en opposition avec aucun. Quand le producteur national n’est pas et ne peut pas être aussi favorable au consommateur que le producteur étranger, il faut préférer celui-là à celui-ci ; et c’est alors qu’il est vrai de dire qu’on doit acheter de l’étranger tout ce qu’on ne peut faire aussi bien, ni à aussi bon marché que lui. Tout ce que le consommateur économise par le bon marché des produits étrangers seconde d’autres branches du travail national, et multiplie les moyens d’aisance, de prospérité et de richesse.

Long-temps consacrées par la science, ces vérités ont été constamment repoussées par le pouvoir, et ce qu’il y avait de plus fâcheux, c’est que le système prohibitif avait obtenu parmi les peuples, les plus célèbres par leurs richesses, des succès qui semblaient devoir opposer un obstacle insurmontable à l’adoption du système libéral.

Mais à mesure que le système prohibitif s’est introduit, par la force de l’exemple, chez tous les