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duction se proportionne nécessairement à la consommation, la dépasserait sans profit et éprouverait des pertes qu’il est de son intérêt d’éviter.

Il n’est pas d’ailleurs exact de dire que les consommations extraordinaires du gouvernement ne sont d’aucun profit pour le pays. Elles sont la cause et le principe de toutes les améliorations sociales ; et si elles ne les produisent pas toujours et nécessairement, on doit convertir qu’il n’y a pas d’autre moyen de les obtenir. Sans consommations extraordinaires il y aurait sans doute plus d’aisance, de fortune et d’opulence dans les particuliers, mais on ne pourrait pas en attendre ces institutions, ces établissemens et ces monumens qui honorent les peuples, illustrent et immortalisent les empires.

Qu’on se garde cependant de conclure de cette manière d’envisager la dette publique qu’un gouvernement peut ne pas mettre de bornes à ses dépenses, et que plus il les augmente, plus il enrichit ses sujets.

Ses dépenses ont une première limité dans la possibilité des économies de ses sujets. S’ils ne veulent ou ne peuvent pas en faire, on ne peut que difficilement les y contraindre, et les contraintes que le pouvoir exerce contre eux avertissent qu’il est arrivé au terme de ses dépenses ; car, du moment qu’il ne trouve plus à emprunter, il ne peut plus se permettre des dépenses extraordinaires.