une dette publique, non-seulement aucun ne l’a remboursée, mais tous l’ont au contraire augmentée dans des proportions qui épouvantent l’imagination.
La dette de l’Angleterre, la seule connue, constatée et authentique, la seule qu’on peut suivre dans ses variations depuis son origine jusqu’à nos jours, loin de s’éteindre par les remboursemens qu’on en a faits, a été constamment progressive.
En 1701 elle se montait à |
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liv. st. | 16,394,791 |
Depuis cette époque elle | |
en 1714, à | 53,681,076 |
en 1748, à | 78,293,313 |
en 1764, à | 139,516,807 |
en 1786, à | 260,000,000 |
en 1802, à | 553,712,807 |
et en 1814, à | 778,478,521 |
Et cependant l’Angleterre est de tous les états modernes celui qui s’est occupé avec le plus de soin du remboursement de sa dette. Dans l’espace d’un siècle elle a remboursé la somme énorme de liv. st. 275,568,550
Mais ce remboursement, tout immense qu’il est, forme à peine le quart de sa dette, et n’en a que faiblement allégé le poids. On peut donc affirmer, sans être accusé de paradoxe ou d’exagération, que toute dette publique est de sa na-