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particulière et générale, de la fortune publique et de l’opulence des nations.

Il est donc de l’intérêt d’un gouvernement éclairé, de faciliter le crédit privé, de le protéger, de l’encourager, et cependant il n’en est point qui ne l’oppriment par des lois et des taxes, par des préventions morales, et même par des préjugés religieux.

Du précepte de la charité, consacré dans toutes les religions, on a tiré la conséquence qu’on doit donner ce qu’on peut prêter, précepte qui, s’il était pratiqué, conduirait à la communauté des biens, et serait subversif de toute société civile.

Sous le point de vue moral, l’économie est transformée en parcimonie, décriée comme un vice odieux, et flétrie par le ridicule ou souillée par l’opprobre de la cupidité et de l’égoïsme.

D’un autre côté des lois d’usure disposent de la propriété des économies, tandis qu’elles protègent la mutation des autres propriétés.

Enfin des lois fiscales se cachent sous l’apparence de garanties salutaires et indispensables, arrêtent ou gênent la disposition et la circulation des économies, et attaquent jusque dans sa racine le principe qui féconde tous les germes de prospérité sociale.

Heureusement les lumières générales comment cent à éclairer ces abus de la religion, de l’opinion et du pouvoir, et l’on est à peu prés réduit à les excuser sur l’autorité des temps qui les ont produits