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que le pouvoir les regardait comme autant d’éponges qu’il laissait emplir aux dépens des consommateurs de leurs produits, sous la condition de les pressurer quand il le trouverait convenable. Cette institution pouvait encore convenir au régime absolu dont les besoins dépassent toujours les ressources, et qui ne peut couvrir ses fréquens déficits que par des expédiens qui ne sont pas sans danger pour lui.

Mais à présent que le pouvoir n’a besoin ni de déception, ni de fraude, ni d’abus, pour subvenir à toutes les dépenses de l’état, qu’elles sont acquittées par tous les individus dans la proportion de leurs facultés, on ne voit point à quoi pourrait lui servir le rétablissement des corporations, qui par leur nature favorisent la prospérité des villes, aux dépens de celle des campagnes, enrichissent une classe de la population aux dépens des autres, et dispensent à quelques-uns des faveurs qui sont une atteinte aux droits de tous.

Révoquera-t-on en doute ces résultats des corporations ? combien il est facile de les établir et de les démontrer !

Les corporations ont le privilège exclusif du travail dont elles s’occupent, de n’admettre à y prendre part que ceux qui remplissent les conditions imposées par les lois de l’apprentissage (voyez ce mot), et d’en exclure tous ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se soumettre à ses lois.

La conséquence nécessaire de ce privilège est