l’affranchissement des villes, au plus fort de l’oppression et des désordres de la féodalité, organisa la population des villes en corps de métiers, d’arts et de profession, les soumit à des chefs de leur choix, et les fit servir à protéger la sûreté publique et particulière, à faire respecter les propriétés ; à secouer le joug de l’oppression féodale. Ce que l’organisation des corporations fit dans chaque ville contre l’oppression locale, la célèbre ligue des villes, connue sous le nom de ligue anséatique, l’effectua avec non moins de succès contre les déprédations continentales et maritimes de l’anarchie féodale. On apprit par cet exemple qu’il y avait dans la seule organisation des villes une force supérieure à celle des vassalités féodales, et dès lors ta féodalité déclina et fut suivie du rétablissement de l’ordre social. À cette époque mémorable, l’institution des corporations fut au-dessus de tout éloge, et mérita la reconnaissance de tous les siècles ; nul doute par conséquent qu’il ne fût éminemment habile de les rétablir dans des circonstances semblables.
Mais qu’on se garde de croire qu’elles peuvent toujours prétendre à la même gloire qu’elles acquirent, à cette époque. Combien elles furent différentes d’elles-mêmes, après qu’elles eurent, aux dépens de la fortune et de la vie des classes laborieuses et industrieuses des villes, réussi, à prosterner la féodalité aux pieds du pouvoir de la société civile ! Ce qui paraît inconcevable, les instru-