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n’ont encore ruiné aucun peuple ; et, fussent-elles aussi fâcheuses qu’on le suppose, il vaut encore mieux les souffrir que de porter atteinte au travail qui produit pour les payer.

Il est vrai que ces jouissances sont regardées par les écrivains, dont j’ai déjà parlé, comme moins favorables à la richesse d’un pays, que les, consommations des producteurs ; qu’ils veulent que toute la production soit réservée à la consommation des producteurs, et que c’est dans cette opinion qu’ils ont imaginé leur doctrine : que tout produit créé ouvre dès l’instant un débouché à d’autres produits.

Mais à présent qu’il me paraît démontré que les consommateurs ne sont pas moins nécessaires aux producteurs que les producteurs aux consommateurs ; que la production dépasse toujours la consommation des producteurs, et que, sans des consommateurs étrangers à la production, une partie de la production ne serait pas consommée et par conséquent ne serait pas reproduite, ce qui réduirait prodigieusement la production, la population, le travail, les capitaux et la richesse particulière et générale ; non-seulement il n’y a aucun danger à ce que des services acceptés librement par des producteurs paient leurs produits, mais même il est certain que ces services sont la valeur d’échange la plus avantageuse pour les producteurs, puisqu’elle leur assure des secours dans les maladies, des conseils dans les affaires