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de ceux-là il reste la même disposition à la reproduction, et de plus une classe d’hommes qui, par leurs lumières, leurs talens, leurs vertus et leurs services, assurent le bien-être, le repos et la sécurité des peuples, influent sur la prospérité, la puissance, la gloire et la splendeur des états, et font l’honneur et l’ornement de la société civile.

Ce qui fait difficulté, c’est qu’on fait consister la richesse d’un pays dans les produits de son travail, produits qui ne sont pas illimités et infinis, et qu’on doit craindre d’épuiser les facultés des producteurs ; ce qui arriverait, s’il n’y avait pas une certaine proportion entre les classes productives et celles qui ne rendent que des services et sont par conséquent improductives.

Ces craintes, que la théorie autorise, me paraissent tout-à-fait imaginaires, quand on en fait l’application à des services acceptés et payés librement et volontairement.

Lorsqu’un pays consent à travailler pour les services qu’on lui rend, qu’il est le maitre de les accepter ou de les refuser, et que sa volonté donne seule des valeurs au service, on ne doit pas plus craindre qu’il s’épuise par leur entretien, qu’on ne le craint pour son approvisionnement de denrées coloniales, ou pour d’autres produits dont la consommation n’est propre à satisfaire que des goûts, des fantaisies ou des caprices. Quoi qu’on puisse dire de ces jouissances, elles