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Ce qu’il y a de certain, c’est qu’on n’est pas assuré de vendre des produits, parce qu’on offre d’en acheter d’autres pour le montant de leur valeur ; il faut encore trouver des acheteurs qui en aient besoin et qui aient les moyens de les payer.

Et comment cela, pourrait-il être autrement ? Est-ce que les producteurs sont les seuls consommateurs de leurs produits respectifs ? Sans doute ils en consomment la plus grande partie ; mais tout ce qui reste après leur consommation ne peut plus se servir mutuellement de débouchés, parce qu’ils ne peuvent plus la consommer.

Cette partie de la production est réservée à d’autres consommateurs qui ne la paient pas avec d’autres produits (car ils sont, sinon étrangers à la reproduction, du moins ils n’y contribuent que d’une manière indirecte et souvent très-éloignée), mais qui la paient avec la valeur de leurs services. Or il en est de ces consommateurs comme des autres ; dès qu’ils ont employé la valeur de leurs services à acheter les produits qu’ils veulent consommer, ils n’ont plus ni la volonté ni les moyens d’en consommer une plus grande quantité, et ils n’auraient ni la volonté ni les moyens d’en acheter au delà de leur consommation.

Il n’est donc pas exact de dire que le fait seul de la formation d’un produit ouvre dès l’instant même un débouché à d’autres produits ; il est, au contraire, évident que la consommation règle nécessairement la production.