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Élèverait-on la valeur du travail au-dessus du taux fixé par la concurrence ? En ce cas il faudrait forcer à faire travailler ceux qui ne le veulent ou ne le peuvent pas, et l’on ne serait pas encore sûr que cette oppression eût l’effet qu’on s’en serait promis.

Taxerait-on la valeur des produits du travail, et l’élèverait-on au delà du taux que la concurrence assigne aux salaires de l’ouvrier et aux profits du capital ? Mais tout ce qui excéderait la valeur assignée par la concurrence serait un impôt sur le consommateur, une sorte de taxe des pauvres, qui accélérerait les progrès de la population au grand dommage de la richesse et de l’état social.

Aurait-on moins de difficulté et plus de succès en refusant à la concurrence le droit de régler l’emploi et les profits des capitaux ? Je ne comprends pas comment on pourrait la remplacer ni comment on s’y prendrait pour forcer un capitaliste à porter son capital dans un emploi plutôt que dans l’autre, et à se contenter de moindres profits que ceux qu’il pourrait en tirer s’il était le maître du choix de leur emploi. L’établissement des corporations n’atteindrait pas ce but ; et la facilité qu’ont à présent les capitaux et les capitalistes d’émigrer des pals dans lesquels ils sont opprimés pour se rendre dans les pays qui les protégent et leur garantissent la liberté la plus illimitée, les mettrait à couvert de toute oppres-