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la concurrence ; on a avancé que l’expérience a démontré ses fâcheux effets pour la population, et l’on a fait un appel aux gouvernemens pour les engager à préserver la population de ses dangers.

Mais n’impute-t-on pas à la concurrence des calamités qui lui sont étrangères, et qui, sans elle, seraient encore bien plus déplorables et plus désastreuses !

Serait-ce en effet la fixation de la valeur du travail qu’il ne faudrait pas abandonner à la concurrence des ouvriers et de ceux qui veulent leur travail ?

Mais quel moyen aurait-on de fixer cette valeur sans la concurrence ? S’il y a plus d’ouvriers que d’ouvrage, la concurrence baisse et doit baisser le salaire des ouvriers. Que fera-t-on pour empêcher cette baisse ? Il n’y a que deux moyens légitimes et que la raison avoue.

L’un est de diminuer le nombre des ouvriers ; ce qui n’est ni sûr ni facile, même sous les gouvernemens les plus absolus ; la Chine en offre une preuve mémorable.

L’autre est d’augmenter la demande du travail ; mais celle demande est toujours proportionnée à la quotité du capital du pays et à son état progressif ou stationnaire ; aucune puissance ne peut changer cet ordre de choses ni porter la demande du travail au delà du capital qui doit en payer le prix, ni en faire payer le prix au delà du taux que lui assigne la concurrence.