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faculté d’accroître le revenu national, qu’il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir. Ce n’est en effet que parce que dans les grands marchés l’échange donne aux produits du travail une valeur supérieure à celle résultante du marché local, parce que cet excédant de valeur étend la consommation par l’appât des jouissances, facilite les économies, les progrès du travail et de la population, qu’un pays prospère, que sa richesse est progressive, et que son revenu national suit les progrès de sa richesse. C’est ainsi, et non autrement, que les peuples et les états peuvent avancer dans la route des richesses et de la’ civilisation.

Les États-Unis d’Amérique n’ont pas eu d’autres causes de leur prodigieuse prospérité et de la rapide progression de leur population ; c’est parce que l’échange des produits de leur travail dans les marchés de l’ancien monde leur en a donné une valeur supérieure à celle du marché local, qu’ils ont franchi, les barrières que leur eût opposées ce marché ; que l’ouvrier n’a pas suffi à l’ouvrage, la production à la consommation, et que dans l’espace de quarante années on compte vingt-sept états où il n’y en avait que treize ; des cités où il n’y avait que des villages, et des villes où il n’y avait que des hameaux. Si cet exemple ne suffit pas à l’évidence de la doctrine qu’elle établit, tout autre argument serait inutile et impuissant.

On a encore avancé que le commerce étranger n’augmente pas immédiatement la valeur des pro-