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Dira-t-on que l’échange des nouveaux produits se fait nécessairement aux dépens des anciens, et qu’on échange moins de ceux-ci parce qu’on échange plus de ceux-là ? Cette assertion est repoussée par la plus simple réflexion : plus il y a de produits offerts à l’échange dans un marché, plus il y a de moyens d’échange de tous les produits, et plus, par conséquent, les échanges sont avantageux, et les produits ont de valeur. Loin de baisser les anciens par la concurrence des nouveaux, leur valeur s’élève ; c’est une loi absolue de l’échange, dans quelque marché qu’il ait lieu, que plus il porte sur des produits divers, plus il augmente leur valeur réciproque.

C’est donc évidemment une erreur de prétendre que, quoique l’échange donne aux produits du travail, dans les grands marchés, une plus grande valeur que celle qu’ils auraient eue dans le marché local, quoique les nouveaux produits augmentent dans les grands marchés la valeur des anciens, il n’y a en dernier résultat dans la valeur totale de l’échange dans tous les marchés que la même valeur qui fût résultée de l’inégalité des échanges. En ce cas la pauvreté est la source unique de la richesse ; les uns ne peuvent s’enrichir que par l’appauvrissement des autres, et la richesse et la pauvreté sont dans des proportions invariables et éternelles : système monstrueux et subversif de la science économique.

On dit encore que l’industrie d’un pays se me-