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des autres et l’égalité de toutes ? Cela serait vrai, si les nouveaux produits importés dans les grands marchés entraient toujours et nécessairement en concurrence avec ceux qui les approvisionnaient auparavant ; mais cette concurrence n’est ni certaine, ni nécessaire.

Les frais indispensables pour faire arriver les produits du travail dans les grands marchés du pays et ceux de l’étranger, ne permettent d’y porter — que les produits qui n’ont point de concurrence à craindre ; si quelques — uns, tels que les blé étrangers, luttent quelquefois avec succès contre, les blés indigènes, dans le marché national, ce n’est que dans des circonstances rares, ou par des causes temporaires qui ne sont que des exceptions aux lois générales de l’échange, et ne peuvent leur porter aucune atteinte.

Le plus souvent les produits importés dans les grands marchés sont d’une autre nature, que ceux qui les approvisionnent ; le plus souvent ils se créent des consommateurs différens de ceux qui consomment les autres produits du marché ; le plus souvent, ils nécessitent une nouvelle ou une plus grande consommation ; comment donc opéreraient-ils la baisse des autres produits auxquels ils sont entièrement étrangers ? Tel n’est pas l’effet de leur introduction dans le marché ; il y a seulement plus d’échanges, plus de consommation, plus de production, plus de travail et de richesse.