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soin local, acquièrent dans de plus grands marchés la valeur des produits propres aux jouissances, et l’on sait que les produits diffèrent de valeur, selon qu’ils sont recherchés par les besoins ou par les jouissances, et qu’on refuse à ses besoins ce qu’on prodigue à ses jouissances.

Ainsi, les bois, les goudrons, les fer, les chanvres, les suifs, les fourrures du nord, les vins, les huiles, les soies et les fruits du midi, les denrées coloniales, le tabac de la Virginie, le thé de la Chine et les gommes de l’Afrique qui, dans le marché local, n’ont que peu ou point de valeur, parce qu’ils ne peuvent satisfaire que des besoins inférieurs à leur abondance, quand ils sont transportés dans les marchés du monde, obtiennent une valeur d’autant plus grande qu’ils sont également recherchés par les besoins et par les jouissances, et peuvent les contenter tous.

La puissance de l’étendue du marché sur la valeur d’échange des produits du travail a été si bien appréciée par un des écrivains les plus éclairés et les plus judicieux de notre époque, qu’il n’a pas craint de dire que si les échanges n’avaient jamais eu lieu en Angleterre, à plus de cinq milles, il est probable qu’une cinquième partie de son capital actuel eût suffi à tous les emplois ; que toute accumulation intérieure eût été impossible, parce qu’elle n’aurait pas trouvé d’emploi, et que, par conséquent, tout progrès de la richesse eût cessé.