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Dans le marché local, la valeur des produits soumis à l’échange est inférieure à celle qu’ils ont, dans les marchés du pays, et surtout dans ceux de l’étranger. Cette différence des valeurs, résultant de la différence des marchés, est fondée sur la nature des choses.

Le marché local, rapproché des producteurs et des consommateurs, est limité par leurs besoins et leurs facultés ; les produits sont semblables et plus propres à satisfaire des besoins qu’à procurer des jouissances. La concurrence a peu d’activité, et la valeur que tous désirent d’obtenir et qu’ils obtiennent en effet, ne dépasse pas les frais de production. Des siècles s’écouleraient sans que de pareils échanges augmentassent d’un centime la richesse individuelle, locale et générale.

Ces résultats de l’échange local se modifient à mesure que le marché s’agrandit, embrasse un champ plus vaste, et parcourt un cercle plus étendu.

Dans le marché national et étranger, les produits sont plus nombreux et plus variés, non moins propres aux jouissances qu’aux besoins ; ils se font concurrence les uns aux autres, et la valeur qui en résulte n’a de limite que celle de la demande et de l’offre d’une province, d’un pays et du monde entier : c’est dire qu’elle est tout ce qu’elle peut et doit être.

L’influence du marché sur la valeur est si grande que les produits qui, dans-le marché local, n’avaient de valeur que celle que leur donnait le be-