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que la liberté du commerce général est préférable à son asservissement partiel. De grands résultats découleront infailliblement de cette nouvelle spéculation économique, et s’il ne m’est pas donné de les prévoir et de les faire pressentir, il m’est du moins permis de me réjouir de ce que l’amour des richesses porte le pouvoir à affranchir le travail des tributs et des fers que lui imposa si long-temps l’amour des richesses.

Tout ce qu’on peut conclure de cette esquisse rapide de l’histoire des colonies, dans tous les temps et dans tous les pays, c’est que, soit qu’elles aient été, imposées par la nécessité d’une population surabondante, ou conseillées par les artifices du conquérant, ou suscitées par les passions les plus aveugles, les plus violentes et les plus sordides, elles ont toujours été utiles et profitables, et ont surpassé toutes les espérances qu’on en avait conçues.

Mais ce qu’on n’a jamais considéré, et ce qui mérite l’attention particulière de tous les amis de l’humanité, c’est que les colonies ont toujours été le plus puissant mobile de la civilisation générale. La raison en est évidente.

Les colonies introduisent toujours la civilisation parmi les peuples barbares, et lors même que la civilisation qu’elles leur portent serait infectée des vices politiques et moraux de leurs fondateurs, elles seraient encore un bienfait, car la civilisation la plus vicieuse est infini-