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pour s’assurer la possession exclusive du commerce.

Ce n’est pas ici le lieu de retracer les mesures qui furent imaginées pour fonder, établir et garantir aux diverses métropoles le monopole du commerce avec leurs colonies. Ce monopole ne diffère pas de tout autre monopole ; il ne forme ni un genre particulier ni une espèce dans le genre ; il suffit donc de renvoyer au mot Monopole, on y trouvera tout ce qu’il importe de savoir sur ce sujet.

Ce qu’il y a de vraiment étrange, c’est que ce n’est pas l’oppression du monopole colonial qui a soulevé les colonies continentales contre leurs métropoles, quoique cette oppression leur fût infiniment onéreuse, et mît des entraves à leur bien-être, à leur prospérité et à leurs richesses. Elles furent plus étonnées de l’extension du pouvoir que de ses abus ; elles lui pardonnaient le monopole qui épuisait leurs richesses, et ne voulurent pas souffrir qu’il prélevât sur elles des tributs indispensables à la conservation commune : tant il est vrai que les révolutions politiques obéissent à des impulsions cachées dont il est impossible d’apercevoir et de reconnaître le moteur.

Depuis que les deux continens de l’Amérique sont parvenus à leur indépendance ; et que l’obéissance de leurs îles devient plus précaire, on paraît ne pas mettre le même prix au monopole du commerce colonial, et l’on est disposé à croire