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ne peut plus prélever de gros profits sur l’ignorance des peuples et l’infériorité des talens de ceux qui en font l’emploi, ils peuvent avoir raison, mais ils doivent sentir que dans ce cas, qui me paraît encore bien loin de se réaliser, ils veulent enrichir les uns aux dépens des autres, ce qui n’est ni l’objet ni le but de l’économie politique. (Voyez ce mot.)

Non-seulement les profits des capitaux sont plus, grands pour un état en proportion des lumières et des talens de ceux qui en font l’emploi, mais aussi suivant la direction de leur emploi. Parmi ces directions, les unes sont certainement préférable aux autres ; mais quelles sont celles qui doivent être préférées ? Voilà sur quoi on n’est pas d’accord.

Adam Smith enseigne que l’emploi le plus avantageux du capital est celui qui met en mouvement la plus grande quantité du travail productif, et élève d’autant plus la valeur annuelle de la terre et du travail.

Cette doctrine me paraît entièrement illusoire.

La quantité de travail productif que le capital met en mouvement dans un pays ne lui est profitable qu’après le prélèvement des frais que le travail a coûté ; les frais du travail ne sont ni ne peuvent être d’aucune utilité pour un pays (voyez Salaires), et quand on prélève les frais que coûte la mise en mouvement d’une grande quantité de travail productif, il reste bien peu de profits pour l’emploi du capital