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leur amour ; et cependant presque tous vécurent dans des temps où tout le bien qu’ils firent se réduisit à ne pas faire du mal ou à empêcher celui qu’on faisait avant eux. Comment cette leçon de l’histoire n’a-t-elle pas encore dissipé les terreurs que l’alliance des lumières et des richesses inspire aux gouvernemens même les plus éclairés ? Les peuples en tirent la conséquence qu’elles ne paraissent si redoutables aux gouvernemens que parce qu’elles rendent plus difficiles leurs entreprises contre les libertés publiques. Je suis plus disposé à croire qu’ils les redoutent pour leur pouvoir ; mais c’est une erreur grave, l’exemple de l’Angleterre prouve évidemment que les richesses et les lumières ne sont point incompatibles avec le pouvoir.

Si donc les profits des capitaux sont toujours pour l’état proportionnés aux lumières et aux talens de ceux qui en dirigent l’emploi, que doit-on conclure de leur baisse ? pas autre chose, sinon qu’il y a concurrence dans le talent et le génie qui dirigent l’emploi du capital, comme dans le capital même ; mais loin de s’en affliger, il me semble qu’il faut s’en applaudir, parce qu’il en résulte que tout dans cette partie a atteint le plus haut degré de perfectionnement, et que l’espèce humaine jouit de, toute la somme de bien-être réservée à sa nature.

Que si les écrivains que je réfute ne s’affligent de la baisse des profits du, capital que parce qu’on