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du manufacturier, du cultivateur et de toutes les classes de producteurs et de commerçans. Tous peuvent ne donner que de faibles profits au capital et en tirer de très-grands pour le prix de leurs talens, de leurs connaissances et de leur génie. Cette vérité n’est pas nouvelle, elle est passée en proverbe dans cet adage : tant vaut l’homme, tant vaut la terre.

Si les gouvernemens n’avaient jamais perdu de vue cette vérité proclamée par l’expérience des siècles, s’ils avaient toujours protégé, encouragé, favorisé le développement des facultés intellectuelles, la circulation des lumières et les progrès de la raison universelle dans toutes les classes de la population, qui peut prévoir jusqu’où s’étendraient les profits des capitaux pour un état ? Comment n’a-t-on pas observé que ce n’est que depuis que les sciences spéculatives ont été appliquées à la direction, des capitaux, qu’ils donnent de si grands profits aux peuples et leur en promettent de plus grands encore ? Comment ne s’aperçoit-on pas qu’il y a une extrême contradiction à appeler les richesses de tous ses vœux et à arrêter la circulation des lumières qui en sont la source féconde et inépuisable ? Qu’on ne s’épouvante pas de cette alliance des richesses et des lumières ; elle n’est dangereuse que pour le pouvoir qui opprime, jamais pour le pouvoir qui protége. L’histoire des bons rois en offre une preuve irrécusable, Je bien qu’ils firent à leurs peuples fut payé de