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mûrement pesées dans le cadastre de 10 à 11 millions de propriétées privées, qu’il ne s’y glissera ni erreur, ni dommage pour personne ? Si cela était possible, que de temps ne faudrait-il pas pour exécuter un travail aussi immense, et qui peut pressentir la dépense qu’il occasionnerait.

Sans doute on se flatta de réduire ces difficultés, de simplifier et d’abréger l’opération et d’en économiser, les frais par les classifications de terres, par les méthodes du travail, par le contrôle de ses résultats.

Mais comment ne vit-on pas que ces classifications, ces méthodes et ces contrôles devaient être confiées à 10 ou 12000 évaluateurs inégaux en lumières et en expérience, sujets à toutes les préventions, à tous les préjugés de localités et nécessairement exposés à toutes les séductions du pouvoir, de la crainte, de l’espérance, et peut-être de l’intérêt. Des opérations aussi justement suspectes offraient encore une dernière difficulté ; c’est qu’on ne pouvait ni les rapprocher ni les généraliser, ni en faire un tout. L’évaluation de chaque propriété est, par sa nature, particulière et spéciale ; elle peut tout au plus se rapprocher de celles de sa classe, mais elle ne peut jamais être identique. Cela est si vrai que de toutes les terres comprises dans la même classe les propriétaires ne consentiraient pas à les échanger l’une contre l’autre, et si elles étaient mises en