Page:Dictionnaire analytique d’économie politique.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voyante, les banques deviennent plus difficiles dans leurs escomptes, moins de papier circule, on retire ses capitaux du commerce, on les cache, on les enfouit, jusqu’à ce que le temps ait dissipé les terreurs de la banqueroute.

Pendant cette crise déplorable, le crédit privé et le crédit commercial sont ébranlés, chancèlent et n’opèrent plus qu’avec de la monnaie ; l’étendue de son emploi, malgré son resserrement, augmente, dans d’effrayantes proportions, les frais de production, de transport, de circulation, et de toute espèce de travail. La cherté des produits en diminue la consommation, et leur surabondance ruine le producteur, sans profit pour le consommateur. Tout languit, la prospérité s’arrête, et la richesse sociale décline ou dépérit.

Et ce n’est pas une vaine assertion de la spéculation, l’histoire de toutes les banqueroutes publiques dans tous les temps, dans tout les pays confirme ces démonstrations, et l’autorité de l’expérience donne une nouvelle force aux lumières de la raison.

Maintenant que j’ai tracé rapidement l’exquisse des calamités économiques que les banqueroutes publiques font peser sur les peuples, qui ne voit l’absurdité de l’excuse, que ces banqueroutes sont commandées par la nécessité. On peut, sans craindre de se tromper ou d’être accusé d’exagération, soutenir que jamais ces nécessités n’existent pour un gouvernement éclairé,