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consommation diminue, la production souffre, la prospérité s’arrête, et la richesse décline. On peut, par ce résultat nécessaire et évident, juger de l’étendue des calamités que produisent les revers des banques, et pressentir l’immensité de leurs avantages quand ils ne sont pas réduits ou détruits par leurs inconvéniens.

Mais si elles sont plus à plaindre que coupables quand elles sont compromises ou périssent par les vices inhérens à leur nature, quels reproches n’est-on pas en droit de leur faire, lorsqu’elles ne peuvent accuser de leur malheur que les fautes ou l’imprudence de leur direction.

Cet événement arrive dans deux cas qui se répètent souvent dans l’histoire des banques de circulation.

Le premier se fait remarquer quand les banques ne craignent point de s’engager dans les affaires de finance des gouvernemens, croient ne les aider que de leur crédit en leur faisant des avances, et ne regardent leurs services que comme des secours temporaires, toujours profitables pour l’État, et sans dommage pour elles. Ces avances sont de véritables prêts que les gouvernemens ne sont jamais assurés de rembourser à leur échéance, parce qu’ils sont presque toujours dominés par les circonstances dans lesquelles ils se trouvent. Privées du remboursement de leurs avances, sur lesquelles elles ont compté et dû compter, les banques se trouvent à découvert vis-à-vis des porteurs