Page:Dictionnaire Bouillet 1842, I-Z.djvu/350

Cette page n’a pas encore été corrigée

MONT

1208

MONT

On a fait diverses continuations de cet ouvrage. Il esprit : elle avail une grande érudition , était pleine existe plusieurs éditions de Monstrelet : la plus ré- d’ambition et regrettait vivement d’être femme. cente et la plus estimée est celle de M. Buchon ,dans Elle a laissé un lils, Edouard Wortley -Montague, la Collection des Chroniques, avec un mémoire de 1714-1776, qui s’est l’ail remarquer par son goût M. Dacier sur Monstrelet, 1826-27 .

pour les voyages et sa vie aventureuse. Dans son

MONTAGNAC , ch . -1. de cant. (Hérault ), à 26 enfance, il s’échappa trois fois de chez ses parents, kil . N. E. de Béziers ; 3,509 hab . Laines, serges . se fit mousse , puis conducleur d’ànes en Portugal ; MONTAGNANA , ville murée du roy. Lombard- fut enfermé au Châtelet de Paris pour une accusa Vénitien (Padoue), à 35 kil . S. O. de Padoue ; 8,500 lion d’escroquerie, voyagea en Asie , et finit par se hab . Chapeaux,lainages, soie, tanneries.

faire musulman . On a sous son nom quelques écrits ,

MONTAGNE (la ), nom qui fut donné à la fraction entre autres : Réflexions sur les anciennes républi la plus exaltée du parti révolutionnaire dans la Con - ques, 1759 ; Histoire du gouvernement des anciennes vention ( les Jacobins et les Cordeliers), parce qu’elle républiques, 1759 ; Voyage au mont Sinai. siégeait sur les gradins les plus élevés de la salle . MONTAGUE (Elisabeth ), dame anglaise , née en Ce nom était opposé à celui de Plaine que l’on 1720 , morte en 1800, fille de Matthieu Robinson , donnait aux Girondins. Le parti de la Montagne do- épousa en 1742 un des descendants du comte de mina longtemps dans la Convention, renversa celui Sandwich, resta veuve de bonne heure et profila de des Girondins le 31 mai 1793, et fut renversé à sa fortune pour réunir chez elle les gens de lettres son tour ,en même temps que Robespierre, le 9 ther - les plus célèbres de l’époque. Elle a écrit des Dialo midor an 11 (1794).

gues des morts et un Essai sur Shakespeare, 1769.

MONTAGNE (pays de la) , ancienne petite con- dans lequel elle venge ce grand tragique des sar trée du duché de Bourgogne, au N. , dans les mon- casmes de Voltaire . tagnes. Ch.-l., Châtillon -sur-Seine. Il fait auj. MONTAGUE Charles), comte d’Halifax. Voy, HALIFAX . partie des dép. de la Côte-d’Or et de l’Aube.

MONTAIGNE (Michel DE ) , philosophe français , né

MONTAGRIER , ch.-). de cant. (Dordogne ), à 11 en 1533 au château de Montaigne en Périgord , d’une kil. E. de Riberac ; 800 hab.

famille originaire d’Angleterre , fut élevé avec le

MONTAGUE ou MONTAGU (Edouard DE) , comte plus grand soin par son père ; il apprit le latin de Sandwich , général et amiral anglais, issu de en se jouant, n’ayant été entouré dès sa pre Drogo deMonte-Acuto , un des guerriers qui accom - mière enfance que de personnes qui parlaient celle pagnèrent Guillaume dans la conquête de l’Angle - langue. Il acheva ses études au collège de Bordeaux , terre, était né en 1625. Il servit d’abord dans l’ar- étudia le droit, et sul pourva dès 1554 d’une charge mée parlementaire contre Charles I, devint membre de conseiller au parlement de Bordeaux. Là il eut du Parlement, et obtint une place dans la trésorerie pour collègue La Boetie, avec lequel il forma la plus sous Cromwell. Après la mori de celui-ci, il travailla étroite amitié. Il quilla de bonne heure les affaires, au rétablissement desStuarts, et seconda Monk, sous et se mit , pour se distraire, à écrire et à voyager ; lequel il commandait. Il fut comblé de faveurs par il parcourut la France, l’Allemagne, la Suisse , l’l Charles II , qui le créa baron, puis comte de Sand- talie , et reçut à Rome le titre de citoyen . A son re wich, et enfin amiral.Il remporta plusieurs avan- tour, il futnommémaire de Bordeaux ; il vint plu tages sur les Hollandais en 1664 ; mais en 1672 , sieurs fois à la cour, fut très considéré de Henri II, le vaisseau qu’il commandait ayant été abordé par de Catherine de Médicis, de Charles IX , qui le un brûlot ennemi, il périt au milieu des flammes, nomma chevalier deSt-Michel : il vécut dans l’intimité plutôt que de se rendre.

de Marguerile de France, el fut député aux états de

MONTAGUE (lady Mary WORTLEY ), dame anglaise , Blois ( 1577 ). Ses dernières années furent troublées célèbre par son esprit,son instruction et sa beauté, par les guerres religieuses ; il tenta vainement de fille du duc de Kingston, née en 1690 dans le comté se porter médiateur entre les Catholiques et les de Nottingham , épousa en 1712 lord Wortley- Protestants, et se vit en buite à la haine des deux Montague, de la famille du précédent, et l’accom - partis. Il se lia intimement dans sa vieillesse avec pagna en 1716 dans son ambassade à Constantinople . mademoiselle de Gournay, que l’admiration avail Elle apprit la langue turque , obtint la faveur du allirée auprès de lui, et qu’il nomma sa fille d’ai sultan Achmet III, put pénétrer dans le sérail, et liance, et avec le théologien Charron, qui se fit son acquit ainsi une connaissance des meurs turques disciple. Il mourut en 1592 , d’une esquinancie. plus exacte qu’on ne l’avait eue jusque-là . Pendant | Montaigne s’est rendu à jamais célèbre par ses Es son séjour en Turquie, elle eut occasion d’observer sais. Il commença à les écrire vers l’âge de 39 ans l’inoculation de la petite -vérole, et fil connaître ce et en publia la première édition en 1580 ; elle ne se procédé en Europe après en avoir fait l’application composait que de deux livres . Il en ajouta un troi sur son propre tils . De retour en Angleterre après sième dans une nouvelle édition qu’il donna en 1588. trois ans, sa maison de Twickenham devint le rendez- Montaigne a traité dans ses Essais les sujets les plus vous des hommes de lettres et de la société la plus divers et s’y est peint lui-même avec une entière distinguée ; mais ayant essuyé quelquesdésagréments sincérité ; son ouvrage est, comme il l’appelle, un li de la part des Tories,dont elle combattaitles opinions, vre de bonne foi. Il les écrivait sans ordre , sans elle quitta l’Angleterre (1739) et alla se fixer à Ve- plan, et à mesure que les occasions lui suggéraient nise où elle séjourna 22 ans. Elle ne revint dans des réflexions. Son style a une facilité, une naïveté son pays qu’en 1761 pour régler quelques affaires, que la langue a perdues depuis . Les plus remarqua et y mourut l’année suivante. On a de lady Mon - bles de ses essais sont ceux sur l’amitié, sur l’insti lague des Lettres écrites pendant ses voyages et qui tution des enfants, sur l’affection des pères, le chap. renferment sur les pays qu’elle a visités , principale - 12 du 2e livre qui contient la Théologie naturelle de ment sur la Turquie ,des renseignements précieux ; | Sébonde. Montaigne était seeplique et avait pris elles ont été imprimées après sa mort et ont eu un pour devise : Que sais -je ? mais son scepticisme n’est grand succès ; les Anglais les placent auprès de celles point un système ; c’est simplement le doute qu’excite de madame de Sévigné. Ses @uvres ont été publiées par moments dans un esprit de bonne foi la consi à Londres, 1803, 5 vol. in -12. Il en a élé fait tout dération de la faiblesse humaine et de la contradic récemment une édition beaucoup plus complète par lion des jugements. Du reste, il respectait les croyan lord Wharncliffe , son arrière -petit-fils. Ses lettres ces religieuses. Parmi les nombreuses éditions des ont été traduites en français par Anson , 15 , 2 vol. Essais , on remarque celle que donna mademoise in - 12. Lady Montague élail aussi bizarre dans ses de Gournayd’après les manuscrits revus par l’auteur, manières ci sa conduite que remarquable par son 1595 et 1635 ; celles d’Amaury -Duval, 1822-26 , 6 vol.