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LUCI

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LUCI

1810 , n’étant àgé que de 44 ans. Sa vie fut abrégée ,régrinus, l’Ane (abrégé de Lucius de Patras), De la par son goût excessif pour le plaisir. Il a laissé plu- Manière d’écrire l’histoire. Lucien s’y montre mo sieurs tragédies dont la meilleure est Hector , 1805 ; | raliste enjoué, satirique plein de sel ; mais il semble des poésies diverses , un poème d’Achille à Scyros, aussi professer un scepticisme universel et affiche imité de Stace : Folliculus , satire fort spirituelle un cynisme révoltant ; il n’épargne dans ses attaques contre le journaliste Geoffroy , etc. Collin de ni les dieux du paganisme, ni les croyances des Plancy a publié ses æuvres en 1826, 2 vol . in-8 . Chrétiens, ni les doctrines et les prétentions des LUCE (LE GRAND- ). Voy. GRAND-LOCÉ.

philosophes. Les meilleures éditions des OEuvres

LUCENA , Elisana , ville d’Espagne (Cordoue) , de Lucien sont celles d’Hemsterhuys et Reitz, avec à 49 kil . S. E. de Cordoue ; 19,800 hab . Envi- traduction latine, Amsterdam , 1743-46, 4 vol. in -4 ; rons fertiles , Bons chevaux, industrie .

des Deux-Ponts, 1789-93, 10 vol. in - 8 ; de Leh

LUCENAY -L’EVEQUE , ch.-I. de canton (Saône- man , Leipsick , 1821 – 31, 10 vol . in-8 ; celle de el-Loire), à 14 kil. N. d’Autun ; 900 hab.

M. G. Dindorf, dans la Bibliothèque des auteurs

LUCENTE, Lucentum , auj. Alicante , ville d’His- grecs de MM . Firmin Didot, Paris, 1840, 1 vol. en panie (Carthaginoise) , sur la mer, chez les Contes- 2 parties grand in-8 . Lucien a été traduit en fran lani , au S. 0. du promontorium Dianium .

çais par d’Ablancourt , 1708, et par Belin de Balu ,

LUCERA , Luceria ou Nuceria Apulorum , ville 1788, 6 vol. in - 8 . murée du royaume de Naples (Capitanate ), à 20 LUCIEN (saint), martyr, né à Samosate , subit le kil . O. de Foggia. Evêché, forie citadelle , belle martyre sous le règne de Diocletien (312), et mourut cathédrale gothique. Fondée, dil -on , par Dio- en adressant à ses juges, pour loute défense , une mède. – L’ancienne Lucérie faisait partie de l’Apu- apologie de sa religion. Il reste de saint Lucien un lie, el étail fameuse par la beauté de ses laines. fragment de lettre écrite de sa prison aux fidèles Les Romains la détachérent de la ligue samnite d’Antioche ; il avait donné une édition grecque de en 323 ; la reprirent en 317. Détruite au IVe siècle la Bible, dans laquelle il avait corrigé de nom par Constance ; rebâtie au temps de l’empereur breuses inexactitudes. On le fête le 15 octobre. Frédérie Il par des Sarrasins.

Un autre saint Lucien , apôtre de Beauvais , est

LUCERNE, ville de Suisse, ch.-1. de canton , et fêté le 8 janvier. une des trois capitales de toute la Confédération LUCIEN BONAPARTE , prince de Canino, frère helvétique, sur le lac de Lucerne, à 94 kil . S. E. de puîné de Napoléon , né en 1775 à Ajaccio , mort en Bale ,par 5° 28’ long. E. , 47° 3 ’ lat. N . ; 7,000 1840, à Viterbe, vint en 1793 habiter la Provence hab. Rues droites et larges en général ; jolie église avec sa famille exilée de Corse , et remplit d’abord de St-Leodegar (Saint-Léger) ; bibliothèque, lycée, des fonctions subalternes dans l’intendance mili gymnase , séminaire ecclésiastique. Industrie assez taire. Nomméen 1797 membre du Conseil des Cinq active. Commerce de grains , etc. Aux environs Cents, il se fit remarquer par son éloquence , et sites délicieux, — Lucerne, doit, dit - on, son nom devint président de l’assemblée. Il prépara avec à un fanal ( lucerna ) élevé jadis sur son empla- son frère le renversement du Directoire, et assura cement pour servir de guide aux voyageurs. La le succès du 18 brumaire. Bonaparte, premier con ville date du vile siècle ; elle appartint d’abord sul , l’appela au ministère de l’intérieur (1799) : aux abbés de Murbach , qui au xire siècle la vendi- mais, d’un caractère trop indépendant, Lucien ne rent à la maison de Habsbourg : en 1332 les Lu- tarda pas à tomber en disgrâce. Il fut néanmoins cernois se rendirent indépendants. Le gouverne- envoyé comme ambassadeur en Espagne : il y fit ment de Lucerne fut longtemps oligarchique ; en prévaloir l’influence française contre le parti an 1764 une révolution le rendit démocratique. Prise glais, et regagna par là les bonnes graces du pre par les Français en 1798 , Lucerne fut un instant mier consul ; mais s’étant marié contre la volonté capitale de toute l’Helvélie. En 1802 elle fut le prin- de son frère (ilavait épousé Mme Jouberthon , veuve cipal foyer de la guerre civile qui éclata en Suisse, d’un agent de change), il fut de nouveau disgracié - Le canton de Lucerne est entre ceux de Zug, (1804). Il se retira à Rome auprès du pape Pie VI, Schwitz, Underwald , Berne, Argovie ; il a 61 kil. dont il s’était concilié l’amitié dès 1801 en défendant sur 52 , et 98,000 hab. (tous catholiques ). Il s’y le Concordat ; puis se fixa près de Viterbe, dans fait un grand commerce de transit. Il enira dans la terre de Canino, que le pape érigea pour lui en la confédération en 1332 ; c’était le 44.- Le lac de principauté ; il se décida plus tard ( 1810) , pour évi Lucerne n’est proprement qu’un golfe du lac des ter tout contact avec Napoléon , à s’embarquer Quatre -Cantons, au N. 0. ; cependant on étendsou- pour les États-Unis ; mais il fut pris en mer par les vent le nom de Lucerne au lac tout entier .

Anglais, qui le gardèrent prisonnier jusqu’en 1814 .

LUCHÉ, ville de France ( Sarthe ), à 10 kil . E. de Dans les Cent Jours, il revinten France pour sol La Flèche, au confluent de l’Orne et du Loir ; liciter l’évacuation des Etats du Pape, que Murat 2,500 hab .

avait envahis, et fut retenu par son frère , qui l’o

LUCHON (BAGNÉRES-DE-) . Voy. BAGNÈRES. bligea à siéger à la Chambre des Pairs. Il fut un LUCIE (sainte ), vierge et martyre , mise à mort des premiers à proposer l’abdication de l’empereur વે

l’an 304. On la fête le 13 décembre .

en faveur du roi de Rome. Après le départ de Na

LUCIEN , Lucianus, écrivain grec , né à Samo- poléon pour Sainte -Hélène, il retourna en Italie , où sale vers l’an 120 , vécut sous les Antonins. Il fut it vécut en simple particulier. Lucien est le seul des d’abord avocat et suivit le barreau d’Antioche, mais frères de Napoléon qui ne se soit pas assis sur un il abandonna bientôt celle carrière pour la profes- trône et qui ait refusé d’être l’instrument docile sion de rhéteur et de sophiste ; parcourut l’Asie, la des volontés de son frère. Il cullivajt les leltres et Grèce, la Gaule , l’Italic , récitant partout ses dis- composa deux poèmes épiques : Charlemagne et la cours et ses déclamations. Vers l’âge de 40 ans Cyrnéide ou la Corse sauvée. Il avait été admis à il renonça à cet art frivolc pour se consacrer à la l’Institut dès 1803. philosophie : il combattit dans ses écrits les vices , LUCIENNES ou LOUVECIENNES , village de les travers et les préjugés de ses contemporains. France (Seine-et- Oise), à 7 kil. N. de Versailles, Commode lui confa vers l’an 180 une place impor- près de la grande route de Paris à Saint-Germain tante dans l’administration de l’Egypte ; il mourut en -Laye ; 1,100 hab. Plusieurs belles maisons de dans un âge avancé vers l’an 200. Lucien a laissé campagne, entre autres le château construit par un grand nombre d’écrits : les plus connus sont les Louis XV en 1772 pour la comtesse Dubarry , et Dialogues des Dieux , les Dialogues des Morts , le d’où l’on jouit d’une vue délicieuse. Sunge ou le Coq, Timon , les Sectes à l’encan , Pé- LUCIFER, C. -à - d . qui apporte la lumière , nom