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ver préſent, & après un jugement équitable. De plus cette Sentence ne peut lui être préjudiciable, ſans injurier en même temps la réputation & même les intérêts des Jurés qui l’ont prononcée.

Car le cas en queſtion peut-être ſur de certains points qui ont rapport au bien public ; mais s’il en était autrement, leur Sentence devient un exemple qui peut ſervir contre eux-mêmes s’ils venaient à avoir un ſemblable procès.

Un autre droit ſe rapporte ſimplement à la liberté perſonnelle. Si un Citoyen eſt ſaiſi & mis en priſon, quoique par ordre du gouvernement, il peut néanmoins en vertu de ce droit, obtenir immédiatement d’un Juge un ordre que l’on nomme Habeas-Corpus, qu’il eſt obligé ſous ſerment d’accorder, & ſe procurer promptement par ce moyen une enquête & réparation d’une détention illégitime.

Un quatrième droit conſiſte dans la poſſeſſion des terres en vertu de légères rentes foncières, & non par des corvées rigoureuſes & opprimantes qui forcent ſouvent le poſſeſſeur à quitter ſa famille & ſes occupations pour faire ce qui dans tout état bien réglé devroit être l’ouvrage de gens loués exprès pour cet effet.

Le dernier droit dont nous ferons mention regarde la liberté de la preſſe. Son importance outre les progrès de la vérité, de la morale & des arts en général, conſiſte encore à répandre des ſentiments généreux ſur l’adminiſtration du gouvernement, à ſervir aux Citoyens à ſe communiquer promptement & réciproquement leurs idées, & conſéquemment contribue à l’avancement d’une union entr’eux,