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vos perſonnes de Lettres de Cachets, de Priſons, de Cachots & de Corvées fatigantes, votre liberté & votre vie contre des Chefs arbitraires & inſenſibles ? Vous ne pouvez, en jettant vos yeux de tous côtés, apercevoir une ſeule circonſtance qui puiſſe vous promettre d’aucune façon, le moindre eſpoir de liberté pour vous & votre poſtérité, ſi vous n’adoptez entièrement le projet d’entrer en union avec nos colonies.

Quel ſerait le conſeil que vous donnerait cet homme ſi véritablement grand, cet Avocat pour la liberté & l’humanité, que nous venons de citer, fut-il encore vivant & ſçût que nous vos voiſins puiſſans & nombreux, inſpirés d’un juſte amour pour nos droits envahis & unis par les liens indiſſolubles de l’affection & de l’intérêt, vous auraient invités au nom de tout ce que vous devez à vous-même & à vos enfans (comme nous le faiſons à préſent) de vous unir à nous dans une cauſe ſi juſte, pour n’en faire qu’une entre nous, & courir la même fortune pour nous délivrer d’une ſubjection humiliante ſous des Gouverneurs, Intendants & tyrans Militaires, & rentrer fermement dans le rang & la condition de libre Citoyen Anglais, qui ont appris de leurs ancêtres à faire trembler ceux qui oſent ſeulement penſer à les rendre malheureux.

Ne ſerait-ce pas par un diſcours ſemblable qu’il s’adreſſerait à vous ? Et dirait, “ ſaiſiſſez l’occaſion que la Providence elle-même vous offre, votre conquête vous a acquis la liberté ſi vous vous comportez comme vous devez, cet événement eſt ſon ouvrage : vous