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tout à la découverte, jusqu’à ce que tu en rapportes des nouvelles. Nancy, ma chère, il faut qu’on me le trouve ; je m’en rapporte à toi, à toi et au Matois, sur la marche à suivre. Attendez, attendez, ajouta-t-il en ouvrant un tiroir d’une main tremblante ; voici de l’argent, mes amis. Je fermerai boutique ce soir ; vous savez toujours bien où me trouver ; ne restez pas ici une minute, pas un instant, mes amis ! »

En parlant ainsi, il les conduisit jusque sur l’escalier puis, fermant soigneusement la porte à double tour et la barricadant derrière eux, il tira de sa cachette le coffret qu’il avait involontairement laissé voir à Olivier, et se mit avec précipitation à cacher sous ses vêtements les montres et les bijoux qu’il contenait.

Un coup à la porte le fit tressaillir au milieu de cette occupation :

« Qui est là ? s’écria-t-il vivement et avec effroi.

— C’est moi ! répondit le Matois à travers le trou de la serrure.

— Eh ! bien ! qu’y a-t-il ? dit le juif avec impatience.

— Nancy demande s’il faut le conduire à l’autre logis, dit le Matois à voix basse.

— Oui, répondit le juif ; n’importe où on le trouvera. Trouvez-le, trouvez-le, voilà l’important. Je saurai bien ensuite ce que j’aurai à faire, n’ayez pas peur. »

Le Matois marmotta quelques mots, et descendit l’escalier quatre à quatre pour rejoindre ses compagnons.

« Jusqu’ici il n’a pas jasé, se dit le juif en reprenant sa besogne. S’il a l’intention de nous livrer chez ses nouveaux amis, il est encore temps de lui couper le sifflet. »