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tre résolution présente, je ne chercherai ni par paroles, ni par actions, à vous faire changer.

— Soit, répondit Rose ; ce ne sera qu’une douloureuse épreuve de plus, et d’ici là je tâcherai de me préparer à la supporter mieux. »

Elle lui tendit encore la main ; mais le jeune homme la serra dans ses bras ; déposa un baiser sur son beau front, et sortit vivement.


CHAPITRE XXXVI.
Qui sera très court, et pourra paraître de peu d’importance ici, mais qu’il faut lire néanmoins, parce qu’il complète le précédent, et sert à l’intelligence d’un chapitre qu’on trouvera en son lieu.

« Ainsi, vous êtes décidé à être mon compagnon de voyage ce matin ? dit le docteur quand Henry Maylie entra dans la salle à manger ; d’ailleurs, vous n’avez jamais la même idée une heure de suite.

— Vous ne me direz pas cela un de ces jours, dit Henry, qui rougit sans raison apparente.

— J’espère que j’aurai de bons motifs pour ne plus vous en faire le reproche, répondit M. Losberne, mais j’avoue que je ne m’y attends guère. Pas plus tard qu’hier matin, vous aviez formé le projet de rester ici, et d’accompagner, en bon fils, votre mère aux bains de mer. À midi, vous m’annoncez que vous allez me faire l’honneur de m’accompagner jusqu’à Chertsey, en vous rendant à Londres, et le soir vous me pressez mystérieusement de partir avant que les dames soient levées ; il en est résulté que le petit Olivier est là, cloué à son déjeuner, au lieu de courir les prairies à la recherche de toutes les merveilles botaniques auxquelles il fait une cour assidue. Cela n’est pas bien, n’est-ce pas, Olivier ?

— J’aurais été bien fâché, monsieur, de ne pas être ici au moment de votre départ et de celui de M. Maylie, répondit Olivier.

— Voilà un gentil garçon, dit le docteur. Vous viendrez me voir à votre retour, nous parlerons sérieusement, Henry. Est-