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et les Swillenhausen, et vécut encore de longues années. Il n’était pas bien riche, à ce qu’on dit, mais il n’en fut pas moins heureux. Il laissa une nombreuse famille qui avait été soigneusement dressée à la chasse des sangliers et des ours sous sa direction personnelle. Pour moi, je conseille à tous ceux qui se sentiraient ennuyés et tristes pour de pareilles misères, comme il y en a, de bien étudier la question sous ses deux faces, en ayant soin de regarder la meilleure avec un verre grossissant ; et, s’ils n’en restaient pas moins tentés de s’en aller sans demander de congé, qu’ils commencent toujours par fumer une grande pipe et boire une bonne bouteille de vin : ils ne peuvent rien faire de mieux que de mettre à profit l’excellent exemple du baron de Grogzwig. »


« Messieurs et mesdames, la voiture est prête, s’il vous plaît, » dit un nouveau conducteur en ouvrant la porte.

Cette nouvelle fit dépêcher le punch en toute hâte et prévint toute discussion sur le conte précédent. On remarqua que M. Squeers tirait à part le gentleman à tête grise et lui adressait une question à laquelle il paraissait attacher un grand intérêt : c’était à l’occasion des cinq sœurs d’York. On sut après qu’il désirait savoir combien les couvents du Yorkshire prenaient alors à leurs pensionnaires.

On se remit en route. Nicolas dormit jusqu’au lendemain matin, et quand il s’éveilla, il ne retrouva plus, à son grand regret, ni le baron de Grogzwig, ni l’historien des cinq sœurs ; ils avaient quitté la diligence.

Le jour se passa assez peu agréablement, et le soir, vers six heures, Nicolas, M. Squeers et les petits garçons, avec leur bagage commun, furent descendus ensemble à l’hôtel George-and-New, Greta-Bridge.