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tress Jarley, la propriétaire des figures de cire ; Codlin, Short, tous, il les retrouva ; et l’on nous a même affirmé qu’il n’oublia pas non plus le chauffeur de la fournaise.

L’histoire de Kit, en se répandant au dehors, lui attira une multitude d’amis et lui valut beaucoup d’offres généreuses. D’abord, il ne songeait nullement à quitter le service de M. Garland ; mais, sur les représentations sérieuses et les bons avis de ce gentleman, il commença à s’accoutumer à l’idée d’un changement de condition dans le temps comme dans le temps ; mais, en moins de rien et sans qu’il eût seulement le loisir de respirer, un des jurés qui l’avait autrefois cru coupable du crime qu’on lui imputait et qui s’était prononcé en conséquence, lui proposa un bon poste. Il avait la bonté d’assurer en même temps à la mère de Kit des moyens suffisants d’existence et de bien-être. Ce fut ainsi, comme Kit le répétait souvent, qu’un grand malheur devint pour lui la source de toutes ses prospérités.

Kit resta-t-il célibataire, ou bien se maria-t-il ? Il va sans dire, qu’il se maria. Et qui pouvait-il épouser, si ce n’est Barbe ? Et même, bien mieux, il se maria assez jeune pour que le petit Jacob se trouvât avoir des neveux et nièces avant que ses mollets, déjà mentionnés honorablement dans cette histoire, eussent encore eu l’honneur de se voir logés dans un grand pantalon. Au reste, ce n’était pas nécessaire pour porter le titre vénérable d’oncle, car le poupon l’était aussi comme lui. Le bonheur que cet événement causa à la mère de Kit et à la mère de Barbe est au-dessus de toute expression ; se trouvant si bien d’accord sur ce point comme sur tous les autres, elles prirent le parti de se loger ensemble et vécurent dans la plus parfaite intimité. Le cirque d’Astley avait un attrait irrésistible pour les réunir tous au parterre à chaque trimestre ; et la mère de Kit ne manquait pas de dire, chaque fois qu’elle voyait badigeonner à neuf l’extérieur de ce théâtre florissant, que son fils, en les y conduisant, n’avait pas nui au succès de la troupe, et elle s’attendait presque à voir le directeur sortir pour l’en remercier avec effusion quand elle passait par là.

Lorsque Kit eut des enfants de six et sept ans, il y eut dans le nombre une Barbe, et une jolie Barbe encore. Il n’y manquait pas non plus un fac-simile exact du petit Jacob, tel qu’il était dans ces temps reculés où on lui révéla ce que c’était que des