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qui devaient suivre, et vous pouvez penser s’il faisait bon usage de son temps. Kit ne fut pas plutôt entré, que le gentleman (jamais il n’y eut gentleman aussi affairé) remplit les verres, quels verres ! jusqu’au bord, porta sa santé et lui dit :

« Tant que je vivrai, vous ne manquerez jamais d’un ami. »

M. Garland fit de même, de même mistress Garland, de même M. Abel. Mais ce n’était pas assez de tant d’honneur et de distinction : car le gentleman tira de sa poche une grosse montre d’argent, qui allait bien, à une demi-seconde près, et sur le boîtier de laquelle était gravé le nom de Kit avec des enjolivements tout autour ; bref, c’était la montre de Kit, une montre achetée exprès pour lui et qui lui fut offerte séance tenante. Vous pouvez être certain que M. et mistress Garland ne purent s’empêcher de donner à entendre qu’ils avaient, eux aussi, leur présent en réserve, et que M. Abel dit clairement qu’il avait également le sien, et que Kit fut le plus heureux des heureux mortels de ce monde.

Mais il y a encore un ami que Kit n’a pas revu, et comme ledit ami, en sa qualité de quadrupède, avec ses souliers ferrés, ne pouvait être convenablement admis dans le cercle de famille, Kit saisit la première occasion favorable pour s’éclipser et se rendre en toute hâte à l’écurie. Au moment même où le jeune homme posait sa main sur le loquet, le poney le salua du plus bruyant hennissement que puisse faire entendre un poney. Lorsque Kit franchit le seuil de la porte, Whisker cabriola le long de sa demeure où il était en pleine liberté, car il n’eût pas supporté l’injure d’un licou, pour lui souhaiter la bienvenue à sa manière folle ; et lorsque Kit se mit à le caresser et lui donner de petites tapes, le poney frotta son nez contre l’habit de Kit, et le caressa plus tendrement que jamais poney n’a caressé un homme. Ce fut le bouquet de cette vive et chaleureuse réception, et Kit enlaça de son bras le cou de Whisker pour le presser contre sa poitrine.

Mais expliquez-moi par quel hasard Barbe se trouve à l’écurie. Ah ! qu’elle était redevenue jolie ! Je parie qu’elle était allée donner un coup d’œil à son miroir depuis qu’elle avait repris l’usage de ses sens. Mais enfin comment se fit-il que de tous les endroits du monde ce fut l’écurie qu’elle choisit pour y venir ? Voici l’explication du mystère : depuis que Kit était parti, le poney n’avait voulu recevoir sa nourriture de per-