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ceux de ses traits qui étaient le moins lacérés, et semblait, comme un hardi martyr, défier son bourreau et provoquer ses nouveaux outrages.

Dans les quartiers les plus élevés et les plus beaux de la ville, le jour était humide, sombre, froid et triste : mais dans cet endroit bas et marécageux, le brouillard étendait sur tous les coins et recoins un voile épais d’obscurité. On n’y voyait point à deux pas de distance. Les lumières et les feux de signaux allumés sur le fleuve étaient impuissants à vaincre ces ténèbres ; et s’était le froid vif et pénétrant qui régnait dans l’air, n’était le cri d’alarme de quelque batelier effaré qui se reposait sur ses rames en essayant de s’orienter, on eût pu croire que le fleuve lui-même était à quelques milles de là.

Quoique le brouillard tombât lentement, il était très-incommode. Il perçait les fourrures et les vêtements les plus épais. Il semblait pénétrer les passants grelottants jusque dans la moelle des os, pour les torturer de froid et de souffrance. Tout était humide et gluant. La flamme ardente pouvait seule le braver de ses joyeuses étincelles. C’était un jour à rester chez soi, accroupis autour du foyer, en se racontant mutuellement l’histoire des voyageurs qui, par un temps semblable, se sont égarés dans les bruyères et les marécages, et à savourer plus que jamais les délices d’un âtre brûlant.

On sait que le goût favori du nain était d’avoir son coin du feu à lui tout seul, et, s’il se sentait d’humeur à se régaler, de s’empiffrer aussi tout seul. Plus sensible que jamais, ce jour-là, au plaisir de s’établir confortablement dans son intérieur, il ordonna à Tom Scott de bourrer de charbon le petit poêle, et renvoyant le travail à un autre jour, il se détermina à se donner du bon temps.

À cette fin, il alluma des chandelles neuves et amoncela le combustible sur son feu. Puis, ayant dîné avec un bifteck qu’il fit rôtir lui-même, sans plus d’apprêt que les sauvages et les cannibales, il se prépara un grand bol de punch brûlant, alluma sa pipe et s’assit pour passer agréablement sa soirée.

En ce moment, un coup frappé timidement à la porte de la cabine attira son attention. Il attendit que le coup eût été répété deux ou trois fois ; alors il ouvrit doucement sa petite fenêtre, et y passant la tête, demanda :

« Qui est là ?