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peuple une pure question de santé et de bien-être qui puisse être livrée aux sifflets dans les soirées parlementaires. L’amour du pays naît de l’amour du foyer ; et quels sont, dans les temps de crise, les plus vrais patriotes, de ceux qui vénèrent le sol natal, eux-mêmes propriétaires de ses bois, de ses eaux, de ses terres, de tout ce qu’il produit, ou de ceux qui chérissent leur pays sans pouvoir se vanter de posséder un pouce de terrain sur toute sa vaste étendue ?

Kit ne s’occupait guère de ces questions : il ne voyait qu’une chose, c’est que son ancienne maison était pauvre, et la nouvelle bien différente ; et cependant, il reportait constamment ses regards en arrière avec une reconnaissance pénétrée, avec l’inquiétude de l’affection, et souvent il dictait de grandes lettres pour sa mère et y plaçait un schelling, ou dix-huit pence, ou d’autres petites douceurs qu’il devait à la libéralité de M. Abel. Parfois, lorsqu’il venait dans le voisinage, il avait la faculté d’entrer vite chez sa mère. Quelle joie, quel orgueil ressentait mistress Nubbles ! avec quel tapage le petit Jacob et le poupon exprimaient leur satisfaction ! Jusqu’aux habitants du square, qui venaient féliciter cordialement la famille de Kit, écoutant avec admiration les récits du jeune homme sur Abel-Cottage, dont ils ne se lassaient pas d’entendre vanter les merveilles et la magnificence.

Bien que Kit jouît d’une haute faveur auprès de la vieille dame, de M. Garland, d’Abel et de Barbe, il est certain qu’aucun membre de la famille ne lui témoignait plus de sympathie que l’opiniâtre poney ; celui-ci, le plus obstiné, le plus volontaire peut-être de tous les poneys du monde, était entre les mains de Kit le plus doux et le plus facile de tous les animaux. Il est vrai qu’à proportion qu’il devenait plus docile vis-à-vis de Kit, il devenait de plus en plus difficile à gouverner pour toute autre personne, comme s’il avait résolu de maintenir Kit dans la famille à tous risques et hasards. Il est vrai que, même sous la direction de son favori, il se livrait parfois à une grande variété de boutades et de cabrioles, à l’extrême déplaisir des nerfs de la vieille dame ; mais comme Kit représentait toujours que c’était chez le poney une simple marque d’enjouement, ou une manière de montrer son zèle envers ses maîtres, mistress Garland finit par adopter cette opinion ; bien plus, par s’y attacher tellement, que si, dans un de ses accès d’humeur folle, le poney avait ren-