Page:Dickens - Magasin d Antiquités, trad Des Essarts, Hachette, 1876, tome 1.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de la petite noblesse. — Jarley est sous le patronage de la Famille Royale. »

Quand elle eut bien montré à l’enfant stupéfaite ces léviathans de l’annonce, elle lui fit voir des prospectus qui n’étaient plus auprès que du fretin sous forme de billets, quelques-uns tournés en parodies sur des airs populaires, comme :

Crois-moi, les figures de cire
De Jarley, que chacun admire…

Ou bien :

J’ai vu ton précieux ouvrage
Exposé dans la fleur de l’âge.

Ou bien encore :

Gué, passons l’eau,
Allons chez Jarley, ma chère ;
Gué, passons l’eau,
On n’peut rien voir de plus beau

.

Car, pour satisfaire tous les goûts, il y en avait qui étaient composés dans un esprit léger et facétieux. C’était, par exemple, la parodie sur l’air populaire : « Si j’avais un âne. » Elle commençait ainsi :

Si j’avais un âne assez bête
Pour se mettre dans la tête
De ne point aller chez Jarley,
Je rentrais mon baudet.
Et vite, et vite, s’il vous plaît.
Accourez tous chez Jarley.

En outre, il y avait diverses compositions en prose, entre autres un dialogue entre l’empereur de la Chine et une huître, ou l’archevêque de Cantorbéry et un dissident au sujet des droits d’église. Tous ces écrits se terminaient par la même morale, à savoir que le lecteur devait se hâter d’aller voir l’exposition de Jarley, et que les enfants et les domestiques y étaient admis à moitié prix. Après avoir suffisamment exhibé, pour éblouir l’enfant, tous ces témoignages de sa haute position dans la société, mistress Jarley les roula, les remit soigneusement en place, s’assit de nouveau et regarda Nelly d’un air triomphant.

« Et j’espère, dit-elle, que vous n’irez plus en compagnie d’un sale Polichinelle, dorénavant !