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— Vous vous imaginez que vous allez empocher vos frais, n’est-ce pas, gentlemen ? »

Fogg répondit qu’il regardait cela comme assez probable, et Dodson sourit en disant qu’ils essayeraient.

« Vous pouvez essayer, et essayer, et essayer encore, messieurs Dodson et Fogg, s’écria M. Pickwick avec véhémence, mais vous ne tirerez jamais de moi un penny de dommages, ni de frais, quand je devrais passer le reste de mon existence dans une prison pour dettes.

— Ah ! ah ! dit Dodson, vous y repenserez avant le prochain terme, monsieur Pickwick.

— Hi ! hi ! hi ! nous verrons cela incessamment, monsieur Pickwick, ricana M. Fogg. »

Muet d’indignation, M. Pickwick se laissa entraîner par son avoué et par ses amis qui le firent monter dans une voiture, amenée en un clin d’œil par l’attentif Sam Weller.

Sam avait relevé le marchepied, et se préparait à sauter sur le siége, quand il sentit toucher légèrement son épaule. Il se retourna et vit son père, debout devant lui. Le visage du vieux gentleman avait une expression lugubre. Il secoua gravement la tête, et dit d’un ton de remontrance :

« Je savais ce qu’arriverait de cette manière-là de conduire l’affaire. Ô Sammy, Sammy, pourquoi qu’i’ ne se sont pas servis d’un alébi. »





CHAPITRE VI.

Dans lequel M. Pickwick pense que ce qu’il a de mieux à faire est d’aller à Bath, et y va en conséquence.

« Mais, mon cher monsieur, dit le petit Perker à M. Pickwick, qu’il était allé voir dans la matinée qui suivit le jugement, vous n’entendez pas, en réalité et sérieusement, et toute irritation à part, que vous ne payerez pas ces frais et ces dommages ?

— Pas un demi-penny, répéta M. Pickwick avec fermeté, pas un demi-penny.

— Hourra ! vivent les principes ! comme disait l’usurier en