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AVENTURES
DE
M. PICKWICK




CHAPITRE PREMIER.

Comment les pickwickiens firent et cultivèrent la connaissance d’une couple d’agréables jeunes gens, appartenant à une des professions libérales ; comment ils folâtrèrent sur la glace ; et comment se termina leur visite.


« Eh bien ! Sam, il gèle toujours ? » dit M. Pickwick à son domestique favori, comme celui-ci entrait dans sa chambre le matin du jour de Noël, pour lui apprêter l’eau chaude nécessaire.

« L’eau du pot à eau n’est plus qu’un masque de glace, monsieur.

— Une rude saison, Sam !

— Beau temps pour ceux qui sont bien vêtus, monsieur, comme disait l’ours blanc en s’exerçant à patiner.

— Je descendrai dans un quart d’heure, Sam, reprit M. Pickwick, en dénouant son bonnet de nuit.

— Très-bien, monsieur, vous trouverez en bas une couple de carabins.

— Une couple de quoi ? s’écria M. Pickwick en s’asseyant sur son lit.

— Une couple de carabins, monsieur.

— Qu’est-ce que c’est qu’un carabin ? demanda M. Pickwick, incertain si c’était un animal vivant ou quelque comestible.

— Comment ! vous ne savez pas ce que c’est qu’un carabin, monsieur. Mais tout le monde sait que c’est un chirurgien.

— Oh ! un chirurgien ?