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les emporter, il consentit à recevoir la somme en billets de cinq livres sterling.

« Mon fils et moi, dit-il en sortant de chez le banquier, mon fils et moi nous avons un engagement très-particulier pour cette après-dînée, et je voudrais bien enfoncer cette affaire ici complètement. Ainsi, allons-nous-en tout droit quelque part pour finir nos comptes. »

Une salle tranquille ayant été trouvée dans le voisinage, les comptes furent produits et examinés. Le mémoire de M. Pell fut taxé par Sam, et quelques-uns des articles ne furent pas alloués par les arbitres ; mais quoique M. Pell leur eût déclaré, avec de solennelles assurances, qu’ils étaient trop durs pour lui, ce fut certainement l’opération la plus profitable qu’il eût jamais faite, et elle servit à défrayer pendant plus de six mois son logement, sa nourriture et son blanchissage.

Les arbitres ayant pris la goutte, donnèrent des poignées de main et partirent, car ils devaient conduire le soir même. M. Salomon voyant qu’il n’y avait plus rien à boire ni à manger, prit congé de la manière la plus amicale, et Sam fut laissé seul avec son père.

« Mon garçon, dit M. Weller, en mettant son portefeuille dans sa poche de côté, il y a là onze cent quatre-vingts livres sterling, y compris les billets pour la cession du bail et le reste. Maintenant Samivel, tournez la tête du cheval du côté du George et Vautour. »




CHAPITRE XXVII.

M. Weller assiste à une importante conférence entre M. Pickwick et Samuel. Un vieux gentleman, en habit couleur de tabac, arrive inopinément.


M. Pickwick était seul, rêvant à beaucoup de choses, et pensant principalement à ce qu’il y avait de mieux à faire pour le jeune couple, dont la condition incertaine était pour lui un sujet constant de regrets et d’anxiété, lorsque Mary entra légèrement dans la chambre, et, s’avançant vers la table, lui dit d’une manière un peu précipitée :