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Frank Simmery, esquire, payerait cinq guinées à Wilkins Flasher, esquire.

« Je suis très-fâché qu’il ait sauté, reprit Wilkins Flasher, esquire. Quels fameux dîners il donnait.

— Quel bon porter il avait ! J’envoie demain notre maître d’hôtel à la vente, pour acheter quelques bouteilles de son soixante-quatre.

— Diantre ! mon homme doit y aller aussi. Cinq guinées que mon homme couvre l’enchère du vôtre.

— Tenu. »

Une autre inscription fut faite sur les petits carnets, et M. Simmery, ayant tué toutes les mouches et tenu tous les paris, se dandina jusqu’à la Bourse, pour voir ce qui s’y passait.

Wilkins Flasher, esquire, condescendit alors à recevoir les instructions de M. Salomon Pell, et, ayant rempli quelques imprimés, engagea la société à le suivre à la Banque. Durant le chemin, M. Weller et ses amis ouvraient de grands yeux, pleins d’étonnement, à tout ce qu’ils voyaient, tandis que Sam examinait toutes choses avec un sang froid que rien ne pouvait troubler.

Ayant traversé une cour remplie de mouvement et de bruit, et passé près de deux portiers qui paraissaient habillés pour rivaliser avec la pompe à incendie peinte en rouge et reléguée dans un coin, nos personnages arrivèrent dans le bureau où leur affaire devait être expédiée, et où Pell et Flasher les laissèrent quelques instants, pour monter au bureau des testaments.

« Qu’est-ce que c’est donc que cet endroit-ci ? murmura l’homme au teint marbré à l’oreille de M. Weller senior.

— Le bureau des consolidés, répliqua tout bas l’exécuteur testamentaire.

— Qu’est-ce que c’est que ces gentlemen qui s’tiennent derrière les comptoirs ? demanda le cocher enroué.

— Des consolidés réduits, je suppose, répondit M. Weller. C’est-t’il pas des consolidés réduits, Samivel ?

— Comment ? vous ne supposez pas que les consolidés sont vivants ? dit Sam avec quelque dédain.

— Est-ce que je sais, moi, reprit M. Weller. Qu’est-ce que c’est alors ?

— Des employés, répondit Sam.

— Pourquoi donc qu’ils mangent tous des sandwiches au jambon ?