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— Je pense qu’on frappe à la porte, répondit M. Pickwick, comme s’il y avait pu avoir le moindre doute à cet égard. »

Le marteau fit une réponse plus énergique que n’auraient pu faire des paroles, car il continua à battre, sans un moment de relâche, et avec une force et un tapage surprenants.

« Si cela continue, dit Perker en faisant retentir sa sonnette, nous allons ameuter tout le quartier ! Monsieur Lowten, n’entendez-vous pas qu’on frappe ?

— J’y vais à l’instant, monsieur, répliqua le clerc. »

Le marteau parut entendre la réponse, et pour assurer qu’il lui était impossible d’attendre plus longtemps, il fit un effroyable vacarme.

« C’est épouvantable ! dit Perker en se bouchant les oreilles. »

M. Lowten, qui était en train de se laver les mains dans le cabinet noir, se précipita vers la porte, et tournant le bouton se trouva en présence d’une apparition, qui va être décrite dans le chapitre suivant.




CHAPITRE XXV.

Contenant quelques détails relatifs aux coups de marteau, ainsi que diverses autres particularités, parmi lesquelles figurent, notablement, certaines découvertes concernant M. Snodgrass et une jeune lady.


L’objet qui se présenta aux yeux du clerc, était un jeune garçon prodigieusement gras, revêtu d’une livrée de domestique, et se tenant debout sur le paillasson, mais avec les yeux fermés comme pour dormir. Lowten n’avait jamais vu un jeune garçon aussi gras, et sa corpulence extraordinaire, jointe au repos complet de sa physionomie, si différente de celle qu’on aurait dû raisonnablement attendre d’un si intrépide frappeur, le remplirent d’étonnement.

« Que voulez-vous ? demanda le clerc. »

L’enfant extraordinaire ne répondit point un seul mot, mais il baissa la tête, et Lowten s’imagina l’entendre ronfler faiblement.

« D’où venez-vous ? » reprit le clerc. Le gros garçon respira profondément, mais il ne bougea point.